Pour terminer chaque entretien nous allons te demander de répondre à quelques questions extraites du questionnaire de Proust .
Ta vertu préférée : La maîtrise de soi.
La qualité que tu préfères chez un homme : L’authenticité dans le respect de soi, des autres et du monde qui nous entoure.
La qualité que tu préfères chez une femme : L’authenticité également ;-), je ne vois pas pourquoi je ferais ici une distinction. 😉 !
Ton principal trait de caractère : Créative.
Ton principal défaut : Un classique, perfectionniste, ce qui fait que j’ai dû mal à m’arrêter.
Ton rêve de bonheur : Mon quotidien actuel…
Ce que tu voudrais être : Ce que je suis…
Ta couleur préférée : Le noir qui redevient blanc, question de cultiver l’esprit « shoshin », l’esprit du débutant…
Ta devise : Aime.
Enfin pour la partie arts martiaux, aurais-tu un conseil pour les pratiquants ?
Apprendre à se détacher du résultat, se concentrer sur le bonheur de la pratique et celui de côtoyer d’autres passionnés martiaux !
Quel est ton exercice préféré en karaté ?
Mon mouvement préféré est sans équivoque le mawashi uke… Il évoque les contraires qui se complètent, la lumière qui succède à la noirceur, le jour qui revient alors qu’on a cru que la nuit serait pour toujours…
Pratiques-tu d’autres arts martiaux en parallèle du Goju-Ryu ?
Je suis plutôt fidèle dans ma pratique du Goju-Ryu, il y a tant à parfaire, à améliorer, à découvrir, c’est un style extrêmement riche… et je crois, mais je vous en prie, merci de garder cela pour vous ;-), que je suis un peu amoureuse de Sensei Miyagi ! Toutefois, je m’intéresse énormément à mieux connaître l’origine du Goju-Ryu (Grue blanche, Bagha zhang, etc.) et j’estime que nous devons ouvrir nos horizons, particulièrement en Occident, pour ce qui est de trouver des moyens de développer davantage la souplesse… C’est la raison pour laquelle je m’intéresse également aux arts martiaux chinois anciens.
Ton kata préféré
Cela dépend des jours, des états d’âme. Honnêtement, je les aime tous… et de plus en plus…
J’avoue avoir un penchant pour…
Seyunchin avec ses angles en 45, ses shikodachis, et le magnifique hari uke, mouvement de l’archer…
Kururunfa, qui a un nom tellement plus pacifique que la plupart des autres katas : « Paix et tranquillité pour toujours »…
Suparimpeï avec ses innombrables coucher et lever de soleil que sont les mawashi uke…
Marie Lou exécutant Mawashi Uke sur son site pédagogique Entrainement Goju-Ryu
Ce que tu aimerais que les gens se souviennent de toi en tant que pratiquant, sensei, femme ?
Le plus important pour moi est vraiment d’accompagner chacun dans l’expression de son plein potentiel, dans le respect de lui-même, des autres et du monde qui l’entoure… tant mieux si cet épanouissement s’orchestre avec une pratique martiale constante, toute une vie durant…
De quoi je voudrais qu’on se souvienne de moi ? Quelle grande et importante question…
Une légende raconte qu’elle souffrait de TSM (le Trouble de Sur-Motivation 😉 ! Elle a vécu pour son art, car cet art l’a sauvé et pour toujours elle lui en sera extrêmement reconnaissante.
Elle était à la fois une pédagogue extrêmement créative, (parfois au grand désespoir de certains de ses élèves qui se seraient contenter de répéter) à l’affut des dernières découvertes scientifiques sur le cerveau et des récents ouvrages de psychologie et d’éducation. Elle avait vraiment à coeur la transmission autant de son vivant qu’après sa mort, elle voulait laisser un héritage pédagogique martial et humain aux générations futures en remerciant inlassablement et en reconnaissant l’apport essentiel de ses prédécesseurs.
Elle était en même temps une pratiquante passionnée qui s’entraînait avec constance, vigueur, fougue, enthousiasme et bonne humeur. Elle était une technicienne qui protégeait la tradition tout en osant l’innovation (parfois au grand désespoir de certains Senseis plus traditionalistes), dans un but d’une meilleure et plus grande compréhension des techniques, d’une plus grande fluidité, souplesse, d’un état de bien-être intérieur, d’harmonie avec le partenaire…
J’aime le kata Seyunchin pour ses angles à 45 degrés et ses shiko-dachi
Elle était de ceux et celles qui jamais ne renoncent à leur idéal, en dépit et souvent grâce aux obstacles du chemin… Chaque jour, elle se demandait si elle pouvait faire mieux, davantage, différemment pour aider chacun à mieux se connaître, à mieux s’aimer, à trouver davantage de sens à sa vie et à poser les actions pour y contribuer… et à construire des ponts entre les différentes humanités, d’une génération, d’un pays à l’autre, se souvenant que nous sommes tous unis, liés… et que chaque petite action, parole ou pensée bienveillantes comptent, car mises bout à bout, elles font toutes la différence…
Et malgré sa foi vacillante en l’humanité, ce qui aura guidé chacun de ses pas, c’est l’Espoir… il était impossible d’en faire autrement lorsqu’elle s’arrêtait dans le tourbillon des jours pour constater cet Amour et cette Solidarité qui unissaient ses élèves les uns aux autres… et au reste de l’humanité…
Merci beaucoup Marie-Lou pour ce très beau moment de partage.
Vous pouvez retrouver Marie-Lou sur son site lecolemartiale.com et sur le site pédagogique Entrainementgojuryu.com